Seul le prononcé fait foi 

Excellences,
Mesdames et messieurs,

Je tiens avant tout à remercier le Haut Représentant de la Coalition, Monsieur Adoum, d’avoir organisé cet échange sur la situation au Sahel et sur l’avenir de l’action de notre Coalition.

Je partage le constat fait par le Haut Représentant : le contexte a changé au Sahel depuis l’adoption de la Feuille de route l’année dernière. C’est ainsi qu’il y a trois semaines, face aux circonstances, nous avons pris la décision importante de réorganiser le dispositif Takuba dans le cadre du premier pilier de la Coalition.

Face à la modification substantielle de la situation, il est désormais indispensable d’élargir le débat aux autres piliers et à d’actualiser la feuille de route.

Malgré nos efforts, la situation des Sahéliens s’est globalement dégradée. Faisant le même constat, de nombreuses populations sahéliennes se révoltent, que ce soit en soutenant des coups d’état ou en rejoignant des groupes djihadistes.

La stratégie Sahel de l’Union européenne nous indique des solutions : au-delà des quatre piliers de la Coalition, la lutte contre le terrorisme ne pourra être remportée que si les aspirations de changement des populations locales seront mieux prises en compte. Nous devons tenir compte de cette réalité et contribuer à répondre à cette attente. La réponse est avant tout la responsabilité des autorités sahéliennes. Mais la nôtre est de d’encourager d’avantage et soutenir les réformes au Sahel, et de dénoncer leur absence.

Ces réformes courageuses doivent redonner une légitimité à l’Etat et à la démocratie, régulièrement mis à mal. A cet égard, je tiens à saluer les progrès en matière de lutte contre l’impunité mentionnés dans le rapport d’étape de la Coalition.

Au Mali, l’objectif principal à court terme reste le retour à l’ordre démocratique et constitutionnel. Nous devons également répondre aux questions soulevées par la présence du groupe Wagner, très préoccupante. C’est dans ce contexte que la Belgique soutient les sanctions envers les responsables maliens qui prolongent la durée de la transition.

Cela ne doit pas nous empêcher de garder un canal de communication avec les autorités de la transition. En effet, la Belgique estime qu’il est important que notre engagement collectif au Mali dans les piliers 2 et 3 soit maintenu, bien qu’adapté. Cela devrait permettre de poursuivre le travail de réforme et de modernisation, indispensable à une stabilisation durable du pays.

En ce qui concerne les Etats côtiers du golfe de Guinée, le risque d’une détérioration de la situation sécuritaire existe. Nous devrons, dans un futur proche, leur apporter un soutien accru. Celui-ci devra s’inspirer des quatre piliers de la Coalition. Il faudra déterminer, avec nos partenaires ouest-africains, quelle sera la meilleure manière concrète de le faire.

La Belgique entend poursuivre son engagement au Sahel. La pauvreté, le changement climatique, la migration irrégulière, l’insécurité, la violence et une meilleure gouvernance sont autant de défis qui nécessitent notre action collective en appui aux pays de la région.

Je vous remercie.