Ce lundi 8 février, la Vice-Première ministre et Ministre des affaires européennes, Sophie Wilmès, a rencontré le Vice-président de la Commission européenne et Haut représentant pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, S.E. Josep Borrell. Après plusieurs réunions au sein du Conseil des affaires étrangères, il s’agissait aujourd’hui de la première réunion de travail bilatérale entre les deux responsables politiques ; rencontre durant laquelle les principales questions d’actualité relatives à la politique étrangère européenne ont pu être abordées.

La Vice-Première ministre a eu l’opportunité de faire le point avec le Haut représentant sur la situation en Russie au retour de sa visite à Moscou ; visite qui s’est déroulée après les arrestation et condamnation contestées du leader de l’opposition, Aleksei Navalny. La Vice-Première ministre et le Haut représentant ont échangé sur l’avenir des relations entre l’Union européenne et la Russie, avec en perspective la discussion stratégique qui aura lieu lors du Conseil des affaires étrangères du mois prochain. Sophie Wilmès : « la Belgique soutient M. Borrell dans sa démarche et continuera de le faire. Notre pays estime que le dialogue et un engagement actif de l’Europe dans ce dialogue sont encore nécessaires. En même temps, nous ne pouvons pas laisser sans réponse l’attitude condamnable de Moscou et sa posture de plus en plus provocatrice envers ses partenaires européens. Nous devons donc être prêts à fixer nos lignes rouges communes et nous préparer à prendre ensemble des sanctions supplémentaires contre la Russie. »

La Vice-Première ministre et le Haut représentant ont ensuite discuté de la situation politique et sécuritaire en République démocratique du Congo et dans la région des Grands Lacs. Sophie Wilmès a souligné le soutien de la Belgique au président Tshisekedi dans ses efforts visant à dégager une nouvelle dynamique politique en RDC, conditionné au respect de la Constitution, à l’aboutissement de réformes bénéficiant à la population congolaise mais aussi à la préparation adéquate du scrutin de 2023. Sophie Wilmès : « la Belgique est très active quand il s’agit de soutenir en RDC le respect des droits humains, la lutte contre la corruption ainsi que la lutte contre l’impunité. En ce qui concerne ce dernier point, notre pays en appelle à une plus grande implication de l’UE en RDC, notamment dans la réforme du secteur de la sécurité. Cet engagement européen est d’autant plus important que la MONUSCO, la mission des Nations unies en République démocratique du Congo, procède à un retrait progressif. »

Alors que la République démocratique du Congo occupe désormais la présidence de l’Union africaine depuis le week-end dernier, la conversation entre les deux représentants s’est élargie à la question des relations entre l’Europe et l’Afrique. Sophie Wilmès : « la Belgique – en tant que partenaire traditionnellement proche de la RDC – se réjouit de soutenir le pays dans l’exercice de ce mandat majeur. La Belgique a toujours soutenu l’Union africaine dans son rôle de médiateur en cas de conflit et de facilitateur, sur le terrain, dans les processus de paix. Ce fut également le cas au cours du mandat que nous venons de terminer au sein du Conseil de sécurité des Nations unies. La Belgique souhaite que les relations de l’UE avec l’Afrique soient revitalisées afin que l’Europe puisse mieux prendre en considération les priorités africaines. » 

La Vice-Première ministre et le Haut représentant Borrel ont, pour finir discuté, de la nouvelle stratégie de l’Union européenne à l’égard du Sahel où la Belgique soutient l’élaboration d’un « pacte politique » entre l’UE et les pays du G5 (Mauritanie, Mali, Burkina-Faso, Tchad, Niger) qui, au bout du compte, doit encourager les dirigeants du Sahel à faire de la bonne gouvernance une priorité dans la résolution des crises politiques et de légitimité. La concrétisation de ce pacte donnera en même temps le signal que l’UE reste présente et engagée sur le terrain.