Conseil des ministres européens des Affaires étrangères : les valeurs européennes et les droits humains au cœur de la diplomatie de l’Union

Ce lundi 7 décembre,  la Vice-Première ministre et ministre des Affaires étrangères, Sophie Wilmès, a participé au Conseil des Affaires étrangères de l’Union européenne qui se tenait en présentiel, à Bruxelles. Cette réunion a été l’occasion pour la ministre d’évoquer avec ses homologues l’évolution de la situation dans plusieurs pays mais aussi le nouveau régime de sanctions européennes à l’encontre des violations graves des droits humains.

Sanctions

Les ministres européens des Affaires étrangères ont adopté ce lundi un nouveau régime de sanctions européennes. Avec ce nouvel outil, l’Union européenne sera en capacité de veiller au respect des droits humains partout dans le monde en imposant des sanctions à des acteurs étatiques ou non, des personnes morales ou des personnes physiques qui se rendraient responsables de violations graves de ceux-ci. Ces faits pourront dorénavant entrainer une interdiction d’entrée sur le territoire européen ou un gel des avoirs.

Sophie Wilmès se félicite de cette avancée : « La défense des valeurs qui sont aux fondements du projet européen doit guider l’Union. Le respect et la promotion de ces valeurs sont qui nous sommes ; ces valeurs qui sont inscrites dans nos traités fondateurs et qui font notre singularité sur la scène internationale. C’est très important pour la Belgique. C’est pour cette raison, par exemple, que notre pays est à la base de la mise en place le système de peer review intra-européen en ce qui concerne l’État de droit. Et c’est pourquoi nous nous félicitons aujourd’hui que le respect des droits humains soit au cœur de la diplomatie de l’Union européenne. Ce nouveau régime de sanctions coexistera avec les autres mécanismes et nous permettra d’agir très rapidement, avec clarté. »

La cheffe de la diplomatie belge regrette néanmoins que les décisions devront se prendre à l’unanimité. « Même si je comprends que l’unanimité permet d’envoyer un message fort, nous craignons que ce mode de décision n’ait en définitive un impact sur l’efficacité du mécanisme. La Belgique souhaite qu’une réflexion soit menée très prochainement sur le recours plus étendu de la majorité qualifiée dans le domaine de la politique étrangère et de la sécurité commune. L’Union est assez mature que pour avancer dans cette voie-là. C’est aussi une façon de mieux faire entendre notre voix dans le monde. » explique Sophie Wilmès.

Situation en Éthiopie

Les Ministres européens ont fait un tour d’horizon de l’évolution de la situation dans plusieurs pays ayant récemment tenu des élections. C’est le cas pour la Biélorussie où un consensus se dégage sur l’adoption de sanctions supplémentaires dont les modalités sont encore en discussion ; de la Géorgie pour laquelle l’UE appelle au dialogue entre l’opposition et la majorité au pouvoir ; et du Venezuela, où les conditions des élections tenues la veille, le 6 décembre, ne permettent pas à l’UE de reconnaître les élections et leurs résultats comme libres, équitables et représentatives de la volonté du peuple vénézuélien.

Les ministres ont également échangé sur les derniers développements préoccupants en Ethiopie. Sur ce dernier point, Sophie Wilmès est également intervenue : « nous appelons à un arrêt immédiat des combats dans la région du Tigré. Malgré un accord partiel d’accès humanitaire au Tigré, l’acheminement reste périlleux et nous demandons une ouverture généralisée, sans condition aux convois humanitaires ; et ce, au nom de la population locale. C’est un message que j’ai eu l’occasion d’adresser à mon homologue éthiopien le 25 novembre passé et que nous réitérons avec force aujourd’hui. »

Élection de Joe Biden

Enfin, la Vice-Première ministre et ministre des Affaires étrangères a eu un échange de vues sur le nouvel élan attendu pour les relations transatlantiques suite à la victoire de Joe Biden aux États-Unis. Elle commente : « Cette victoire nous ouvre une fenêtre d’opportunité pour réaffirmer notre relation avec les États-Unis qui, par la force de notre histoire et de nos valeurs partagées, reste un allié primordial. Ce n’est pas pour autant que nous devons adopter un enthousiasme naïf. Cette nouvelle ère pourra probablement nous permettre d’aborder la question de l’engagement international et du multilatéralisme (climat, OMC, OMS, JCPoA, etc.) mais aussi d’autres points plus ponctuels, comme celui de la Cour pénale internationale. Dans tous les cas, nous sommes prêts à travailler en bonne collaboration pour atteindre nos objectifs communs. Notre pays a déjà fait savoir ses intentions au travers d’une carte blanche rédigée à trois mains au sein du Benelux, peu après la victoire du Président-élu Biden et de la Vice-présidente Harris. »

© UE 07.12.2020