Sophie Wilmès insiste sur une autre notion qui transcende les thématiques urgentes pour l’Europe. « Ce qu’on appelle l’autonomie stratégique qui doit être en adéquation avec nos objectifs climatiques et de protection de l’environnement. C’est la fin de notre grande dépendance par rapport aux pays tiers. On l’a vu lors de la crise sanitaire avec les médicaments, le matériel médical. On l’a senti aussi avec la guerre en Ukraine où il a fallu très rapidement diversifier notre approvisionnement énergétique. Pour moi, l’Europe de la défense s’inscrit dans un chapitre plus essentiel ou plus grand, qui est l’autonomie stratégique et qui est en fait une vision pour une Europe plus forte, plus indépendante, qui va peser de manière plus importante dans les grands équilibres géostratégiques. Ce sursaut européen où l’Europe doit agir plutôt que subir est fondamental, même existentiel. »
Une vision d’autonomie stratégique qui doit donc pouvoir se décliner au travers des différentes thématiques : l’énergie, la défense, la compétitivité des entreprises ou encore l’autonomie alimentaire. « On le voit au travers de la colère des agriculteurs que l’on comprend bien parce qu’il s’agit ici d’un élément fondamental à nos grands équilibres. »
L’Europe est-elle en capacité de réussir cet énorme challenge, elle qui ne parvient pas toujours à parler d’une seule voix ? « Quand on cherche l’unanimité, c’est plus compliqué, mais je constate, malgré les difficultés, que les décisions urgentes sont prises (vaccins, aide à l’Ukraine). Je pense qu’elle devrait pouvoir agir plus rapidement et avec plus d’agilité. »
L’article en entier est paru le 23 mars 2024 dans Sudpresse