Questions orales sur la réponse de la Belgique et de l’UE à la loi homophobe et transphobe du gouvernement hongrois

Seul le prononcé fait foi

Merci Madame la présidente. Merci aux parlementaires qui ont posé ces questions.

Madame Rohonyi, je comprends votre émotion. Je la partage. C’est vrai que ça fait chaud au cœur de voir que les citoyens à travers l’Europe se sont emparés de cette question fondamentale et nous soutiennent – nous, les politiques – à continuer à mener ce combat dans les différents fora, internationaux et maintenant européen, dans lesquelles nous sommes.

J’ai eu déjà l’occasion de le dire en commission auparavant, et je l’affirme aujourd’hui ici: la Belgique est fortement engagée dans la lutte contre toutes les discriminations, dont celle fondée évidemment sur l’orientation sexuelle et l’identité de genre.

C’est pourquoi les discriminations croissantes que subissent les personnes LGBTQI en Hongrie sont une préoccupation majeure.

Suite à l’adoption par le parlement hongrois de cette loi, j’ai travaillé – en tant que Présidente du Benelux – à une déclaration conjointe des Ministres des Affaires européennes. D’autres pays se sont joints à nous et nous sommes 17 aujourd’hui. Je dis 17 aujourd’hui parce que cela n’’interdit pas à d’autres pays de nous rejoindre.

Le Portugal, par exemple, nous a indiqué qu’après sa présidence, il joindrait sa signature à notre déclaration. Le point sera aussi discuté aujourd’hui au Conseil européen. Vous comprenez bien que le Premier ministre y interviendra de manière forte.

Cette loi, elle est stigmatisante. Elle est discriminante envers les personnes LGBTQI. Elle viole également la liberté d’expression et la terminologie utilisée dans les textes – je vous encourage vraiment à lire cette loi – elle fait en plus un amalgame profondément inacceptable entre pornographie et communauté LGBTQI.

Alors c’est vrai, je note avec satisfaction que la Commission européenne a déjà adressé une lettre à la Ministre de la Justice Hongroise demandant au gouvernement de s’expliquer avant le 30 juin, et ils doivent s’expliquer avant que cette loi ne soit définitivement adoptée. Ce qui, je dois vous le dire, n’est pas encore le cas. Je ne me fais pas beaucoup d’illusions, mais nous devons respecter les procédures.

L’objectif effectivement de notre action ne peut pas se limiter à crier – même très fort – notre désapprobation. Il doit aussi combattre à la base la législation hongroise par tous les moyens possibles, et certainement – à notre avis – en portant cette question devant la Cour de justice de l’Union européenne, et c’est ce que nous avons demandé à la Commission.

Il est évident que la Belgique et les autres pays like-minded souhaitent aller au bout du chemin que nous avons entrepris. Nous ne contenterons pas de dire à quel point nous ne sommes pas d’accord. Nous voulons aller plus loin. Les protestations, ça ne suffit plus.

Les procédures sont enclenchées. Il faut qu’elles puissent aboutir. En fonction de leur issue, nous prendrons attitude, en ce compris par la voie de procédures supplémentaires, au cas où la loi est adoptée définitivement et si les démarches actuelles de la Commission européenne ne sont pas suffisantes.

Je voudrais encore préciser ceci. Que les choses soient claires entre nous: ceci ça n’est pas une démarche contre la population hongroise, ça n’est pas une démarche contre les hongrois. C’est une démarche contre une loi et contre des procédés que nous jugeons inacceptables.

Les valeurs européennes sont le ciment de notre Union. Nous n’accepterons pas que les fondamentaux soient bafoués. L’Europe et ses valeurs ne sont pas à la carte. Et je pense qu’il est grand temps de le démontrer.

Je vous remercie.