Ce discours a été prononcé à l’occasion de la cérémonie virtuelle organisée par l’European Jewish Association, le 27 janvier 2021.

– Traduction libre –

Aujourd’hui, nous commémorons la mémoire de près de 6 millions d’hommes, de femmes et d’enfants juifs qui ont péri avec d’autres victimes de la cruauté nazie pendant la Seconde Guerre mondiale, dans un génocide sans précédent.

Parmi ces victimes, plus de 25 000 ont été rassemblées à la caserne Dossin à Malines pour être déportées à Auschwitz.

Ils avaient des vies, des rêves, de l’espoir pour eux-mêmes et leurs enfants.

Ils ne nous sont jamais revenus.

Il y a exactement un an, lors de la commémoration du 75e anniversaire de la libération d’Auschwitz-Birkenau, j’ai eu l’occasion de parler avec certains des derniers survivants de la Shoah.

Aucun livre, aucun film, aucune étude ne pourra jamais rendre suffisamment compte de l’horreur qu’ils ont dû endurer.

Nous leur devons des excuses parce que nous n’avons pas pu les protéger de ces atrocités.

Nous leur devons notre gratitude parce que leurs témoignages sont un message inoubliable pour les autres générations.

Et nous leur devons de rester vigilants et fermement engagés à lutter contre toute forme de haine envers autrui.

Au niveau international, avec nos communautés, nous participons activement aux travaux de l’Alliance internationale pour la mémoire de l’Holocauste et nous coopérons avec l’Initiative européenne pour la recherche sur l’Holocauste.

A partir de cet été, la Belgique assumera la présidence du Comité international des Archives d’Arolsen, qui collecte et ouvre au public des millions de documents sur les victimes des crimes nazis.

La Belgique dispose depuis plus de 25 ans d’une législation condamnant le négationnisme. Pourtant, les inexactitudes par rapport à l’Holocauste sont de plus en plus fréquentes, ce qui ouvre la voie à le minimiser et, de manière plus insidieuse, à progressivement l’oublier .

Bien entendu, nous nous y opposerons avec les outils politiques et juridiques dont nous disposons. Mais, avant tout, nous nous y opposerons avec notre cœur et notre âme, car nous savons où cette haine peut nous conduire.

La Belgique, avec ses partenaires européens, s’est engagée à développer une stratégie globale pour prévenir et combattre toutes les formes d’antisémitisme.

La prévention du génocide commence par la lutte contre le racisme, l’intolérance, la xénophobie, l’antisémitisme et les discours de haine, qui conduisent tous à la déshumanisation de certains groupes.

Nous devons continuer à nous souvenir et continuer à travailler pour que les mots « Plus jamais ça » ne soient pas qu’une déclaration vide de sens.

Je vous remercie.