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Comment mieux concilier vie professionnelle et vie privée ? Que propose le MR pour améliorer le quotidien des familles ?

Pas besoin de mesures révolutionnaires. Ce n’est pas la ministre du Budget qui le dit, mais la maman de quatre enfants. Ce sont souvent de petits éléments qui génèrent beaucoup de stress et rendent la vie difficile. Ce qu’il faut, c’est mettre de l’huile dans les rouages. Comment faire face à ces petits pépins comme un coup de fil de l’école vous demandant de rechercher votre enfant malade ? On pourrait prévoir un congé de conciliation, un capital d’heures à prendre tout de suite, ces situations étant imprévisibles…

Il y a généralement une solidarité avec l’équipe qui permet de s’organiser dans ces cas-là, non ?

C’est vrai que les collègues et le patron sont souvent conciliants. Mais si ce n’était pas le cas, il y aurait là une mesure qui l’imposerait. Je l’ai dit : c’est un coup de pouce aux familles qui travaillent. Le rôle de l’État est aussi de reconnaître ce droit-là de manière fondamentale.

Vous avez d’autres mesures organisationnelles ?

Oui, je pense au télétravail qui doit encore être développé. Cela concerne aussi la flexibilisation du temps de travail sur laquelle nous devrons beaucoup travailler. Là où c’est possible : toutes les flexibilités ne se prêtent pas à toutes les formes d’entreprise. Cela peut être utile pour des couples avec des gardes alternées. Il y a des moments où l’on peut avoir besoin de travailler moins, d’autres où l’on peut vouloir travailler plus.

Quid de mesures financières. La garde des enfants peut être coûteuse ?

C’est évident. Le MR propose le doublement de la déduction fiscale pour la garde d’enfant. Ainsi que l’extension des titres-services à la garde et au transport d’enfants. Autant de mesures qui allègent le stress : un travailleur qui se sent soutenu dans sa parentalité sera d’autant plus efficace. C’est bon pour lui, pour l’entreprise et pour la société… Un autre exemple qui va déculpabiliser les parents ayant l’impression de parquer leur enfant à l’étude : pourquoi ne pas organiser des activités extrascolaires en dehors de l’étude ? Des ASBL utiliseraient l’infrastructure et en proposant ces activités à moindre coût, on en favoriserait aussi l’accès à des familles moins favorisées. Beaucoup d’écoles le font. Ce serait bien de généraliser la mesure.

Pour le MR, le travail n’est donc plus seulement un vecteur d’émancipation financière et sociale ?

La société attend de nous qu’il devienne davantage un facteur d’épanouissement personnel. Les attentes changent. La nouvelle génération cherche plus qu’avant un équilibre entre vie privée et vie professionnelle… Même si je pense que tout le monde recherche cela (…) Il faut aussi libérer des capacités de travailler pour les deux membres du couple. La maman prend souvent en charge les problèmes organisationnels au détriment de sa carrière, de son indépendance financière. Ceci permet de faciliter l’accès des femmes au travail. Pensez aux familles monoparentales. Ce sont souvent des femmes. C’est aussi un coup de pouce pour elles. Je suis très axée sur l’égalité hommes-femmes. Cette question de la famille concerne aussi bien les papas que les mamans, mais cela revient souvent sur les épaules de la maman même si je n’estime pas que ce soit sa charge.

INTERVIEW > DIDIER SWYSEN