Monsieur le Président,

Madame la Secrétaire Générale,

Excellences, Chers collègues,

Mesdames et Messieurs,

Depuis plus d’un an, nous affrontons collectivement une crise à la fois mondiale et totale. Depuis plus d’un an, la pandémie bouleverse notre quotidien, endeuille nos familles, renforce les vulnérabilités.

Nous devrons reconstruire. Reconstruire avec pour boussole les valeurs européennes qui nous lient au sein de cette organisation: les droits humains, la démocratie, l’Etat de droit.

La pandémie nous le rappelle quotidiennement: il nous faut coopérer davantage. Le multilatéralisme est la seule option.

Durant la pandémie et le confinement, la violence faite aux femmes et la violence domestique ont pris des proportions alarmantes. La référence par excellence pour prévenir et combattre cette violence contre les femmes, c’est la Convention d’Istanbul.

Nous appelons les pays qui ne l’ont pas encore fait, à signer et à ratifier cet outil essentiel, exemplaire et efficace pour protéger les femmes.

La Belgique fera de la Convention d’Istanbul la colonne vertébrale de son plan d’action national pour la lutte contre les violences liées au genre. Et elle est prête à aider les Etats membres éprouvant des difficultés à ratifier ou à mettre en œuvre les dispositions de la Convention. Nous invitons la Turquie, qui fut parmi les premiers à ratifier la Convention, à reconsidérer sa décision de s’en retirer.

La lutte contre l’exploitation sexuelle des enfants, en particulier par la Convention de Lanzarote, ainsi que la lutte contre la traite des êtres humains, constituent également des priorités importantes pour la Belgique. La protection des différentes catégories de personnes susceptibles de discrimination, qu’elles soient notamment LGBTIQ ou migrantes, est tout autant un devoir moral pour nos pays.

Mon pays est pleinement engagé dans la lutte contre la corruption, et nous saluons le travail du GRECO à cet égard. Enfin, le niveau des violations graves de la liberté de la presse, et notamment l’impunité pour 24 meurtres de journalistes, me préoccupent vivement.

Grâce au Fonds fiduciaire pour l’Etat de droit, qu’elle a récemment réalimenté d’une nouvelle contribution de 2 millions d’euros, la Belgique soutient de multiples projets destinés à la traduction sur le terrain des valeurs que nous défendons.

Monsieur le Président,

La Convention européenne des droits de l’homme et la Charte sociale représentent les piliers et la conscience collective de notre maison commune européenne.

Alors que nous allons célébrer le 60e anniversaire de la Charte sociale, j’entends rappeler que mon pays reste pleinement engagé en faveur des objectifs communs qui la sous-tendent.

Faut-il le rappeler, les arrêts de la Cour européenne des droits de l’homme, qui sanctionnent le respect de la Convention européenne des droits de l’homme à l’égard de 820 millions de citoyens, s’imposent de façon juridiquement contraignante à tous les Etats membres.

L’obligation de mettre en œuvre les arrêts de la Cour est exigeante, certes, mais fondamentale. Et le Comité des Ministres est le gardien de son respect par chacun de nos Etats. A cet égard, la Belgique appelle les Etats concernés à procéder sans délai à la remise en liberté de Messieurs Kavala, Demirtas et Navalny, conformément aux arrêts définitifs de la Cour.

Par ailleurs, nous appelons de nos vœux l’accession de l’Union européenne à la Convention européenne des droits de l’Homme. Il s’agit, comme l’a déclaré l’Assemblée parlementaire il y a quelques semaines,  d’une priorité stratégique .

Enfin, je voudrais saluer le travail en cours du Conseil de l’Europe dans le domaine de l’intelligence artificielle. Un cadre légal est indispensable pour garantir que son développement s’effectue dans le respect de nos valeurs essentielles.

En conclusion, je tiens à remercier la Présidence allemande du Conseil de l’Europe de son engagement politique déterminé en faveur de l’organisation et de ses valeurs. Je souhaite à la présidence hongroise beaucoup de succès dans l’accomplissement de son mandat.