La ministre du Budget Sophie Wilmès appelle PS et N-VA à reprendre la barre du navire Belgique, à la dérive. Le déficit pour 2020 dépasse les 10 milliards.

C’est sous sa casquette de ministre fédérale du Budget que Sophie Wilmès nous reçoit mercredi soir à la Tour des Finances. Forte d’un constat clair qui tranche avec le brouillard ambiant au sommet de l’État: le navire Belgique vogue à vue. Voire pire, dérive. Faute de gouvernement, et donc de prise de mesures pour redresser la barre.

La situation budgétaire se dégrade de jour en jour. Augurant d’une tempête d’ampleur si rien n’est fait rapidement. Le comité de monitoring parle d’un déficit structurel de 11,8 milliards d’euros en l’état d’ici 2024.

Une conclusion encore soulignée dans le récent « draft budgetary plan » pour 2020, remis à la Commission européenne mardi minuit. Le déficit structurel de l’État – soit purgé des mesures à impact unique – s’élève à 2,13%. En clair, un peu plus de 10 milliards manquent dans les caisses pour l’année à venir. 1,83% sont imputables au Fédéral; le reste aux entités fédérées.

Ce n’est pas neuf, mais il est temps d’y remédier. « Il faut d’urgence former un gouvernement« , déclare celle qui est aussi négociatrice pour le MR dans les travaux de préformation menés par Rudy Demotte (PS) et Geert Bourgeois (N-VA). Car même si la Commission européenne a pris du retard dans sa constitution, des sanctions sont évidemment possibles.

 De même, l’instabilité mondiale n’a rien de réjouissant. Et doit nous ramener aux réalités. « Il suffit de penser aux guerres commerciales ou au Brexit », évoque Sophie Wilmès. Pour ne prendre que la seconde, « le Royaume-Uni est notre quatrième partenaire commercial. En cas de sortie, il y aurait évidemment des conséquences sur notre PIB, sur l’emploi – entre 10.000 et 42.000 jobs seraient perdus en cas de Brexit respectivement doux ou dur –, mais aussi sur le budget. Et je ne parle pas, dans ce dernier cas, du seul besoin accru en personnel à l’Afsca ou aux douanes. La contribution RNB (prélèvement sur les revenus nationaux bruts de chaque État membre prévu dans le budget européen, NDLR) belge serait revue à la hausse. Et ce, dans un contexte où le prochain cadre financier pluriannuel (budget à long terme de l’Union, NDLR) devrait contenir tout un certain nombre d’investissements neufs », dit-elle.
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