Aujourd’hui, nous célébrons le 10e anniversaire de la Convention d’Istanbul du Conseil de l’Europe. Cette convention fixe les normes internationales les plus élevées en matière de prévention de la violence à l’égard des femmes.

Il s’agit d’un traité majeur en matière de droits de l’homme, qui établit des normes juridiques complètes pour garantir le droit des femmes à ne pas subir de violence.

C’est aussi une réussite : à ce jour, 34 Etats l’ont ratifiée. Parmi eux, les pays du Benelux ont beaucoup travaillé pour mettre en œuvre la Convention au niveau national.

Les gouvernements des Etats parties ont désormais l’obligation d’appliquer une politique de tolérance zéro envers la violence à l’égard des femmes. Cette violence a donc quitté la sphère domestique.

Cependant, la Convention d’Istanbul se trouve aujourd’hui à un moment décisif :

Il y a deux mois, l’un de ses premiers Etats parties, la Turquie, a décidé de se retirer de la convention, ce que nous regrettons. Quel message les jeunes filles et les femmes reçoivent-elles, surtout à une époque où la crise sanitaire a augmenté la violence domestique ?

En Europe, nous avons constaté une augmentation de 60 % des appels d’urgence de femmes dénonçant des violences domestiques depuis le début de la pandémie et les mesures de confinement.

1 femme européenne sur 5 a subi des violences physiques et/ou sexuelles de la part de son partenaire intime au moins une fois dans sa vie.

Et chaque jour, 7 femmes meurent encore sous les coups de leur partenaire.

Nous ne pouvons pas accepter cela. Nous devons de toute urgence inverser cette tendance.

Nous, les 3 pays du Benelux, nous engageons à renforcer notre réponse, à augmenter notre soutien aux structures de prévention et de protection et à assurer une meilleure application de la loi et des procédures judiciaires.

En tant que leaders du Benelux, nous sommes déterminés à rejoindre le Secrétaire Général du Conseil de l’Europe et à utiliser nos voix pour amplifier le message de tant d’autres femmes et hommes, filles et garçons, promouvant la Convention. Nous nous engageons à montrer l’exemple en la mettant en œuvre de manière optimale.

Nous invitons les autres Etats à nous rejoindre dans notre engagement à éliminer la violence à l’égard des femmes en ratifiant la Convention – un outil fondamental pour protéger les femmes.

Et, finalement, pour sauver des vies.

« Le 11 mai 2011, la Convention d’Istanbul était signée. Jamais auparavant un traité n’avait été aussi ambitieux dans la prévention et la lutte contre les violences faites aux femmes et les violences domestiques. Dix ans plus tard, les trois pays du Benelux réitèrent leur engagement pour cette cause. »