Fin décembre, la Belgique achèvera son mandat de deux ans au sein du Conseil de sécurité des Nations Unies, le sixième depuis la création de l’ONU en 1945. Plusieurs dossiers importants pour la politique étrangère de la Belgique figureront au programme des dernières semaines de ce mandat.

Iran et République Démocratique du Congo/MONUSCO

La Belgique, en tant que facilitateur de la résolution 2231 (qui a approuvé l’accord nucléaire de juillet 2015 entre l’Iran et le groupe ‘P5+1’ composé de la Chine, des Etats-Unis, de la France, du Royaume-Uni, de la Russie et de l’Allemagne-), présentera son dernier rapport semestriel au Conseil. Le mandat de la Mission de stabilisation de l’ONU en République Démocratique du Congo (RDC), la MONUSCO, devra être renouvelé.

Enfants en temps de Conflit Armé

La Belgique œuvrera à finaliser les conclusions du Conseil de sécurité relatifs à la problématique des ‘Enfants en temps de Conflits armés’, qui doivent permettre de mieux résoudre cette problématique sur le terrain, par exemple au Nigeria, aux Philippines, en RDC ou au Mali. Il s’agit d’un résultat concret de notre mandat comme président du Groupe de travail sur le Sort des enfants en temps de Conflits Armé du Conseil de sécurité. Témoignage de son profond investissement sur ce dossier, la Belgique organisera en outre un évènement (virtuel) le 9 décembre sur le thème du rôle des opérations de paix onusiennes dans le domaine de la protection de l’enfance.

Ces 3 et 4 décembre, la Vice-Première Ministre et Ministre des Affaires étrangères Sophie Wilmès s’adressera au Conseil de Sécurité dans le cadre de deux débats de haut-niveau sur la réforme du secteur de sécurité et sur la coopération entre l’Union Africaine (UA) et les Nations Unies, organisés par l’Afrique du Sud. En raison de la situation sanitaire, les débats se dérouleront de manière virtuelle.

La réforme du secteur de la sécurité, un enjeu crucial

La réforme du secteur de sécurité est un enjeu crucial car elle pose les fondations d’une paix durable, raison pour laquelle elle est importante pour les opérations de maintien de la paix des Nations Unies. Elle couvre un large spectre d’activités qui ne se limite pas à l’armée mais concerne également la police, la justice, la gestion des frontières ou encore les douanes.

Lors du débat sur la réforme du secteur de sécurité, la Ministre Wilmès insistera sur l’importance du respect des droits humains, de l’état de droit et sur l’implication de chaque composante de la société dans ces processus. Elle réaffirmera le soutien de la Belgique à l’importance de cette problématique, illustrée notre participation active aux missions de l’UE de formation et de renforcement des capacités au Sahel, en République centrafricaine et en Irak notamment, en parallèle avec nos contributions aux opérations de maintien de la paix de l’ONU. Pour la Ministre Wilmès, un renforcement de la coordination entre organisations internationales impliquées dans la réforme du secteur de sécurité devrait être envisagé afin de dégager des synergies et de favoriser le partage d’expériences.

Coopération entre l’Union Africaine et les Nations Unies

Ce renforcement de la coopération entre organisations internationales fera également partie des messages de la Ministre Wilmès entend adresser dans le cadre du débat sur le partenariat existant entre l’UA et l’ONU. Sophie Wilmès saluera ainsi les efforts réalisés dans le cadre de cette collaboration qui s’est institutionnalisée il y a 12 ans et marquera son soutien à l’UA dans la poursuite de ceux-ci.

Cependant, les efforts et les succès rencontrés, notamment au regard de la crise sanitaire, ne peuvent occulter les améliorations nécessaires au renforcement de cette collaboration, qu’elles soient institutionnelles ou thématiques. La Ministre soulignera également l’importance de la justice transitionnelle dans les travaux de l’UA. Elle est un élément nécessaire pour traiter les violations des droits de l’homme commises dans le passé en vue de promouvoir une réconciliation au sein de la société et d’aboutir à l’établissement de l’État de droit et de la démocratie.

La Belgique se félicitera aussi du rôle accru de l’UA dans la promotion d’une dynamique régionale positive en Afrique centrale, ainsi que de la présidence de l’Union africaine par la RDC en 2021. La complémentarité entre l’UA et les organisations sous-régionales d’une part, ainsi que celle entre l’UA et l’ONU d’autre part, est essentielle en vue de la nécessaire élaboration de solutions respectueuses des spécificités locales .