Monsieur le Président,

Excellences,

Mesdames et Messieurs,

 

C’était il y a 75 ans !

Les canons de la Deuxième Guerre mondiale venaient tout juste de se taire.

La plus grande organisation multilatérale jamais conçue voyait le jour. La Charte des Nations Unies allait entrer en vigueur.

Cet anniversaire est l’occasion de nous rappeler les objectifs à l’origine de cette création unique.

Il s’agissait de reconstruire un monde en ruines en mettant en place un cadre solide et universel de normes internationales.

Reconstruire un monde pour préserver les générations futures du fléau de la guerre, protéger les droits humains, assurer le respect du droit international et promouvoir tant la liberté que le progrès social.

Tels sont encore et toujours nos engagements au sein des Nations unies.

Malgré un monde en constante évolution, notre projet collectif, notre idéal, demeure plus que jamais. Nous devons agir davantage pour faire face aux tensions et aux défis mondiaux croissants.

Le multilatéralisme continue d’être une nécessité pour relever tous les défis dans notre monde globalisé.

Les Nations unies demeurent à ce jour LE lieu par excellence où les pays peuvent se parler, peuvent s’écouter pour mieux se comprendre, peuvent négocier à l’échelle du monde, peuvent œuvrer au consensus.

De par son histoire, mon pays la Belgique se veut bâtisseur de ponts, se veut artisan de dialogue et de compréhension mutuelle.

C’est une constante de notre engagement international. C’est un élément essentiel de notre ADN diplomatique.

En tant que membre élu du Conseil de sécurité, la Belgique concentre son action sur la prévention, la protection et l’efficacité :

La prévention des conflits est un élément essentiel de la politique étrangère belge. Dans ce cadre nous sommes très attentifs aux conséquences du changement climatique pour la paix dans le monde.

La protection des droits humains est une condition sine qua non pour la paix et la sécurité. En particulier la protection des civils et des enfants dans les conflits armés.

Dans un contexte de tensions internationales, la Belgique s’efforce d’œuvrer à l’efficacité de l’action onusienne en voulant jouer de manière constructive le rôle d’ « honest broker ».

Les succès collectifs des Nations unies sont incontestables dans divers domaines : opérations  de maintien de la paix dans des dizaines de pays, processus de négociation mettant un terme à de sanglantes guerres civiles, mise en place d’une justice internationale, sans oublier les interventions dans des domaines aussi divers que l’agriculture, l’éducation, le droit du travail ou la protection de l’Enfance.

Cependant, après 75 ans de travail, reconnaissons que notre monde n’est pas encore celui qu’envisageaient ceux qui ont apposé leur signature au bas de la Charte des Nations Unies.

Comme l’exprimait si justement Martin Luther King : « Tous les progrès sont précaires et la solution d’un problème nous confronte à un autre problème ».

Nous devons redoubler d’ambition et réaffirmer les valeurs de la coopération, du dialogue, de la solidarité et du compromis.

Nous le devons à nos contemporains, en particulier les plus vulnérables, et à nos enfants.

Ces valeurs, ces engagements, nous devons les traduire en actes concrets qui apportent un progrès tangible et rétablissent l’indispensable confiance entre les Etats, mais aussi entre les citoyens et leurs représentants.

C’est bien là tout le sens de l’Agenda 2030, adopté il y a 5 ans par cette Assemblée.

La décennie qui s’ouvre doit donc être celle d’une action ferme et déterminée.

Il y va de notre avenir.

Il n’y a pas d’autre chemin.

 

Longue vie aux Nations Unies !